Transcription de l'extrait de l'enquête 5658 : Mon oncle s’occupait de son commerce et de nous. Il nous a donné tous les moyens nécessaires pour réussir, mon frère, ma sœur
et moi. Le cadet était encore trop jeune. On
a étudié à l’école coranique, à la [medersa] et à l’école primaire
française. J’ai appris la langue arabe à la [medersa] et la lecture du
coran [setîn hizb] sur l’ardoise traditionnelle blanche [lûhâ]
à l’école coranique. J’ai fait du scoutisme
avec la SMA (Scouts Musulmans Algériens) et c’est là que j’ai vu pour
la première fois le drapeau algérien et entendu le champ patriotique [Min jibalinâ]. Mon frère qui vit actuellement en Allemagne a lu le coran plusieurs fois. On allait à la [medersa]
pour l’apprentissage du coran à 6 heures du matin et on enchaînait avec l’école primaire. L’après-midi
on revenait à la [medersa] pour l’apprentissage de l’arabe. Nous avons
poursuivi nos études au collège puis au lycée. Nous allions à l’école
avec les Français,
nous étions toujours bien habillés. Comme nous étions de bons élèves, nous avons intégré une école militaire à Koléa mon frère aîné et moi, c’était gratuit. On m’avait fait sauté deux classes. Les officiers que nous avions en Algérie étaient formés à Koléa.
Mon frère a poursuivi ses études en France dans
une école militaire mais il a été renvoyé car il avait participé à des
manifestations organisées par les étudiants algériens en France en 1960
où participaient nos cousins de Batna. Les officiers algériens ont
fui en Allemagne et mon frère s’est
mis en maladie. Il rejoint l’Allemagne un peu plus tard. A cause de ma
formation, j’étais entre l’enclume et le marteau. Je renseignais les
Algériens, mais ils ne me faisaient pas entièrement confiance et j’étais
dans l’armée
française qui ne me faisait pas confiance non plus, il faut préciser
que j’étais très turbulent. Après
mes études à Koléa, j’avais poursuivi ma formation dans une école
militaire en France. A l’indépendance de l’Algérie, je n’ai reçu aucune
reconnaissance,
j’ai préféré rentrer en Algérie et tout reprendre à zéro. J’ai passé 7
ans en France entre mes études et ma formation militaire (1954-1962). Q :
Est-ce qu’en France tu avais de la famille ? Non, j’étais à l’école militaire